Je m’appelle Luisa Grasso, je suis italienne, du sud de l’Italie et plus précisément d’origine samnite. Le Samnium, terre de collines verdoyantes et de vallées luxuriantes, plonge les racines de son fier passé dans l’Antiquité. A l’époque romaine, en effet, le Samnium était un territoire assez vaste habité par un ancien peuple italique, les Samnites, que les Romains n’ont en fait réussi à vaincre qu’après trois guerres très sanglantes qui se sont succédées sur une période de 53 ans. Ces tribus étaient parmi les plus têtues et possédaient le tempérament le plus résolu de toutes les populations de la péninsule italienne. Elles étaient connues pour leur caractère guerrier et belliqueux. Il y a ceux qui croient que l’histoire des gladiateurs dérive de ce peuple astucieux et vigoureux. Aujourd’hui, le Samnium correspond à la province de Bénévent, qui en représente le centre principal et d’où je suis partie en emportant toute la valeur et le respect de ma terre natale.
J’ai étudié l’architecture à l’Université Federico II de Naples. L’histoire de l’architecture en Italie est très importante compte tenu de l’immense patrimoine culturel. Il faut savoir qui nous sommes pour savoir où nous allons, mais les nombreuses années passées à l’étranger m’ont appris à voir le passé comme une ressource et non comme un obstacle. Chaque époque a sa propre identité qu’il faut respecter, c’est pourquoi je regarde l’avenir avec fascination sans faire abstraction du passé. De plus, en plongeant mes racines dans la terre et le paysage où j’ai grandi, j’ai appris à respecter et à craindre la nature et sa force. En grandissant parmi les collines, les étendues de blé, les vignes et les oliviers, je me suis rendu compte à quel point il est important de construire sans dégrader, d’ajouter sans détruire. L’architecture et les architectes ont un rôle important dans la société, désormais trop diminué à cause des nombreuses erreurs commises dans le passé.
En fait, dans le monde on trouve encore trop de bâtiments sans qualité. Je crois que l’architecture joue des rôles différents, c’est un sujet très complexe qui englobe différentes disciplines et qui réussit simplement dans son intention quand il met en valeur et améliore un contexte. Le contexte, en effet, est le grand protagoniste de chaque début de projet, il a la même valeur que le client qui, comme le disait l’architecte Gio Ponti, est celui avec qui ou sans qui l’architecture ne peut se faire. Et en prenant conscience de ces principes, j’ai approfondi mes études en décrochant un master en bio-architecture à l’Université Lumsa de Rome. L’éco-durabilité et la performance énergétique, deux concepts avant-gardistes à l’époque, sont aujourd’hui de plus en plus demandées et actuelles. A partir de là, plus tard, l’expérience du travail dans des études italiennes et étrangères a enrichi ma formation théorique en termes pratiques, venant ainsi compléter une formation toujours en cours.
En 2012, mon expérience en Belgique a commencé en fondant le bureau d’architecture Arsbe à Bruxelles. Sous ce nom (arsbe), j’ai essayé de rassembler mon origine latine (ARS vient du latin ars – artis qui signifie “activité qui tend à la création”) et le pays d’adoption (le suffixe BE signifie Belgique). Pour l’instant, le bureau s’occupe principalement d’appartements et de maisons et à rénover, transformer ou agrandir.
En général, avant de faire un projet, je réalise toujours une étude sur le lieu et son histoire, en essayant de déchiffrer et de comprendre les souhaits et les objectifs des clients en adoptant une solution qui puisse les surprendre au mieux. La première étape consiste donc à élaborer un concept qui est toujours une synthèse de toutes ces variables. Une fois le concept fixé, le reste du projet découle naturellement par la définition des plans et de chaque détail. Le caractère unique de chaque projet est décrit par des détails conçus, produits individuellement et sur mesure. Dans la conception de meubles uniques, j’essaie de combiner travail créatif et savoir-faire artisanal en essayant toujours d’obtenir le meilleur résultat via l’utilisation des meilleures matières premières. Mon univers, mes origines me guident dans le choix de procédés qui rappellent les connaissances anciennes, les compétences et l’originalité perdues au fil du temps et qui aujourd’hui, grâce à la technologie, peuvent être enrichies et connues. Dans chaque projet, j’essaie toujours d’ajouter de la beauté sans avoir peur de supprimer le superflu, car l’élégance est l’équilibre entre proportions, émotion et surprise. Une maison sur mesure, construite selon le projet, exprime plus que la maison elle-même: elle exprime savoir-faire, passion, technique et personnalité.
Dernièrement, j’ai décidé de concevoir des meubles de la vie quotidienne, en m’inspirant de ces objets qui étaient pour moi des archétypes d’une enfance heureuse et insouciante et que vous retrouverez dans la section Meubles sur mesure.
Ces dernières années, j’ai également travaillé sur des concepts de nouveaux restaurants et magasins, allant des techniques architecturales au graphisme.
Mais Arsbe n’est pas seulement cela, c’est un cœur qui continue de battre pour atteindre de nouveaux rivages et de nouvelles terres.